Le nombre de dossiers ouverts pour des cas de commerce illégal aux Entreprises du Voyage (EDV) est en forte hausse sur le premier semestre 2017. Jacques Judéaux (Travel & CO) responsable de la délégation commerce illégal revient pour TourMaG.com sur les procédures en cours. Interview
TourMaG.com – Y a t-il de plus en plus de cas de commerce illégal, quel est votre sentiment ?
Jacques Judéaux : Nous avons enregistré une hausse importante du nombre dossiers.
En 2016, 88 dossiers ont été ouverts et traités au sein de la délégation commerce illégal des Entreprises du Voyage. Au 30 juin 2017, nous en avons enregistré 70. Ce sont des dossiers que l’on nous a soumis et que nous avons étudié.
Il s’agit d’acteurs Internet, réceptifs, des personnes qui vendent des billets d’avions dans la même lignée que l’agence CTM Evasion de Toulouse…
De plus en plus d’adhérents nous contactent. Les régions Rhônes-Alpes, Méditerranée, et Grand Sud-Ouest nous font notamment remonter de nombreux cas, plus de 50% des dossiers.
TourMaG.com – Etes-vous satisfait de l’immatriculation de TravelBird au début du mois ?
Jacques Judéaux : Les Entreprises du Voyage ont suivi le dossier, et nous sommes heureux et satisfaits qu’après deux ans, Travelbird soit enfin immatriculé.
TourMaG.com – Avez-vous des procédures en cours ?
Jacques Judéaux : 4 procédures sont encore en cours. L’une concerne un opérateur d’excursions de croisière. Nous avons gagné en première instance, et nous attendons l’appel.
Nous sommes également partie civile aux côtés de la famille, dans une procédure qui concerne le décès d’une personne handicapée pendant un voyage vendu par une structure non immatriculée.
Enfin les deux autres procédures concernent deux agences réceptives qui vendent en France des voyages à l’étranger et qui sont basés hors de nos frontières, mais avec un numéro de téléphone en France
Jacques Judéaux – Responsable de la Délégation commerce illégal EDV
TourMaG.com – Comment vous organisez-vous pour traiter les dossiers, certains adhérents se plaignent de la lenteur des procédures ?
Jacques Judéaux : Le syndicat ne peut pas s’occuper de tous les dossiers. Si les adhérents ne nous trouvent pas assez réactifs, il ne faut pas qu’ils hésitent à lancer des procédures eux-mêmes, et à défendre leur marché.
Les Entreprises du Voyage leur apportent tous les conseils nécessaires pour lancer les démarches, mais le syndicat ne peut pas remplacer l’Etat. Nous pouvons également faire profiter à nos adhérents de tarifs préférentiels auprès de nos avocats.
TourMaG.com – Emmanuel Macron a libéralisé le marché de l’autocar longue distance, pourrait-il libéraliser d’autres secteurs à votre avis ?
Jacques Judéaux : Effectivement, la tendance est à la libéralisation, est ce que cela va continuer ? Je ne sais pas exactement.
Déjà l’aptitude professionnelle ne fait plus partie des critères pour exercer l’activité d’opérateur de voyages et de séjours et créer une agence de voyages depuis le 1er janvier 2016.
Il semble que le nouveau gouvernement souhaite aller vers davantage de simplification administrative à tous les niveaux. L’important c’est de garder la garantie financière et la RCP.
Réponse d’Hervé Rocle, président de French DMC Association
Nous avons contacté Hervé Rocle, président et fondateur de French DMC Association qui nous a confirmé que son entreprise basée à Lyon n’était pas immatriculée auprès d’Atout France :
« Je ne suis pas immatriculé car je n’ai pas de garant financier. Je ne travaille qu’avec des professionnels du tourisme étrangers ou français or la garantie financière ne couvre pas l’argent des professionnels. J’ai refusé de payer une garantie qui ne couvre pas mes clients. Je suis en contact avec Les Entreprises du voyages avec qui j’échange des courriers, et de toute façon mon activité est actuellement en suspens. »
Un argument qui ne convainc pas les Entreprises du Voyage…
Source : www.tourmag.com, Rédigé par C.E. le Mardi 25 Juillet 2017
http://www.tourmag.com/Commerce-illegal-le-nombre-de-dossiers-explose-au-1er-semestre-_a88243.html